Le récit retisse le fil de la vie de cinq générations de femmes en Tunisie. À travers l'émancipation des femmes et le retour de bâton de l'islamisme sous sa forme la plus extrême : le terrorisme enraciné dans la haine des femmes. Il y a toujours de l'espoir cependant, mais il vient surtout des femmes.D'emblée, ce roman nous embarque avec Nojoum, vieille dame aveugle que sa petite-fille questionne sur son histoire. Nous savons, dès les premières pages, qu'elles sont liées par un « Évènement » qu'elles ont vécu ensemble quelques années plus tôt, en réalité, on l'apprendra un peu plus tard, l'attentat du musée du Bardo à Tunis, où elles se trouvaient en visite« Juste après l'Événement, Nojoum avait éprouvé l'irrépressible désir de faire le plus grand mal qu'on pût imaginer. Mais comment s'y prendre? Elle n'arrivait pas à pleurer, avait l'âme lourde de méchanceté, rêvait de se venger en griffant, mordant, étripant, entendait la colère souffler sans arrêt au-dedans d'elle. Il lui poussait des crochets, elle avait envie d'être féroce et s'agrippait à cette envie pour se prouver qu'elle n'avait pas été anéantie. Sentir la méchanceté crépiter en elle, c'était tuer l'Événement, s'en évader. » E.B.Y.