Ce titre fait écho au fameux Ici Londres ouvrant sur la BBC l'émission Les Français parlent aux Français pendant la guerre. En effet, Saint-Pierre-et-Miquelon se rallie à de Gaulle dès Noël 1941, quand y débarque, peu après Pearl Harbor, la minuscule armada qu'il a dépêchée par surprise. Roosevelt, pour qui le Général n'est alors qu'un figurant, gronde, Churchill temporise et les hommes incarnant sur l'archipel la France libre tiennent bon, de l'amiral Muselier, pas encore dissident, au jeune Alain Savary, futur ministre de Mitterrand.Un instant, Saint-Pierre-et-Miquelon est ainsi plus grand que lui-même. Puis ces îlots de l'Atlantique Nord cessent de faire la une à Londres comme en Amérique. Sur place, des notables, Préfet apos¬tolique en tête, entravent l'action de la France libre. Rejointe par de nombreux volontaires avant même le coup de Saint-Pierre, elle enrôle de force, début 1944, ceux qui renâclaient encore à l'appuyerIl pourra ainsi être dit en 1945 que tout l'archipel était derrière de Gaulle. Il lui fera fête en 1967 lors de sa halte sur le chemin du Québec libre.