« Mon dernier frère était comme nous à la différence qu'il parlait mal. Il faut imaginer sa parole comme des fragments abîmés : certains mots sont mal articulés, d'autres sont déformés et parfois incompréhensibles, les derniers sont aussi inutiles que des jouets cassés dans un grenier. »Séverin est le benjamin d'une fratrie de quatre garçons. Il est autiste, mais personne ne prononce ce mot, peu familier dans les années 1980. Ses parents ont fait le choix de ne pas creuser son écart d'avec le monde et toute la famille cherche à appréhender de manière décalée cette expérience étrange de la parole. Ainsi, la langue de Séverin, difficilement compréhensible, devient une langue partagée, un élément de cohésion. C'est à elle que son frère aîné, Matthieu, rend hommage avec ce roman autobiographique.