Ecrite en 1926, alors que Klaus Mann, fils aîné de Thomas Mann, avait à peine vingt ans, c'est le deuxième ouvrage de cet auteur. Dans cette nouvelle au titre innocent, Klaus Mann montre donc déjà un véritable engagement pour les marginaux et les réprouvés - un engagement qui, peu à peu, va mener Klaus Mann vers un combat plus public, vers une ouverture à la cité et aux problèmes qui, dans cette République de Weimar à l'agonie, deviennent de plus en plus oppressants. En même temps, Klaus Mann efface symboliquement la figure du père, ce Thomas Mann honoré et vénéré, modèle, juge et rival, qui n'a jamais vraiment compris son fils, lequel, du moins dans sa jeunesse et avant que leurs relations s'apaisent, a profondément souffert de ce manque d'amour.