Une femme en crue, débordante de désir, sa faim de louve hantant la nuit... Un homme de la taille du torrent qui fait la sourde oreille au jour, happé par le souvenir d'une autre femme... Le sommeil de celle qui s'est noyée... L'ombre de la morte au fond de l'océan... Et puis, la force des liens, les corps inassouvis, l'absence qui imprègne d'iode le sexe de la femme en crue, la brûlure des doigts, leur tracé de neige des chevilles jusqu'aux seins, la cambrure du dos, ce tremblement où vivre...Les personnages du long poème narratif que livre Caroline Boidé porte en eux tous les débordements de la chair et de l'âme. Avec un sens inné de la suggestion, ses fulgurances déliant la prose de la vie, elle dégrafe l'imaginaire du lecteur jusqu'à la meurtrissure. Hypnotique et saisissant.