Dans ce texte important dans son oeuvre, le philosophe russe décrit déclin de la spiritualité et la déshumanisation d´un monde qui bascule vers le totalitarisme (1936). Il analyse notamment l´idée de guerre, imposée par des régimes politiques collectivistes qui font régner le matérialisme et le mépris de l´individu, mais aussi la servitude volontaire de ce dernier, qui aspire à la force au détriment de lui-même et de sa liberté. La technique, les concepts nouveaux de race, de nationalité, les totalitarismes sur le point de tout emporter Berdiaeff prophétise quelques années avant la guerre que l´homme est en voie de bestialisation, au point de se demander s´il mérite encore d´être appelé tel. Comme souvent dans son oeuvre, Berdiaeff s´appuie sur son christianisme pour appeler à une renaissance spirituelle, en admonestant toutefois les chrétiens et leur hypocrisie.