Saïd, jeune paysan kabyle né durant la grande famine de 1893, s'engage dans l'armée française en 1911 comme zouave, pour sortir de la misère et nourrir sa femme et leurs deux garçons.Avec les cinquante centimes de sa solde journalière, elle pourra acheter tous les mois un demi- kilo de pain, trois oeufs et un peu de lait. Et s'il meurt, elle touchera la prime de veuvage de cent vingt francs : le prix d'un hommeLe roman retrace deux destins que le hasard a fait se croiserCelui de Saïd, qui passera six ans sous l'uniforme français, la campagne de pacification du Maroc puis les tranchées de Verdun où il perdra la vie en 1917, peu après son ami Babacar, un tirailleur Sénégalais victime comme lui des préjugés des soldats métropolitainsCelui de Dora, jeune femme juive prête à tout pour être libre, qui a ouvert à Constantine une boutique d'automates devant laquelle Saïd, enfant, venait souvent rêver. Son histoire montre que les femmes, dans l'Algérie du début du XXe siècle, ne sont pas plus libres que les indigènes.