À l'ombre du JasminUn jour d'automne, lors d'une visite à sa mère, Ahmed Kalouaz prend conscience, en feuilletant le livret de famille qu'elle lui tend, de l'existence d'une soeur décédée avant sa propre naissance. De celle qui s'appelait Mimouna, la mémoire familiale n'a rien conservé. On ne sait pas même de quoi elle est brutalement morte, à l'âge de quatre ans, dans le village algérien où ses parents vivaient dans les années 1950.En lui écrivant une lettre, Ahmed Kalouaz abolit le temps perdu pour évoquer cette soeur oubliée dont la disparition brisa la mère. Ce faisant, il prend la mesure du mystère le liant à Mimouna. Car c'est sans doute à son absence qu'il doit d'être devenu écrivain, en dépit du désert de mots dans lequel il a grandi, pour redonner vie aux morts et célébrer les vivants.