Anouk Grinberg compose un recueil de textes d'art brut. Les mots de ceux considérés comme fous ou idiots et malmenés par la société sont libres, emplis de joies pures, de rage, de couleurs, de désirs. L'enfance est partout, le réel n'est pas si réel, ils dialoguent avec les esprits et parlent couramment la langue du chaos. Il s'agit bien de littérature alors qu'aucun d'eux n'était cultivé, et ne prétendait faire de l'art.Presque tous ces auteurs ont écrit pour qu'on les libère, presque tous l'ont fait pour rien et pour personne, car leurs lettres n'ont pas été lues, pas transmises aux destinataires. Les familles avaient le dégout de leur fou, et les médecins rangeaient dans des tiroirs ces missives qui dérangeaient. Ils ont eu la pulsion d'écrire, comme on a la pulsion de la vie. Ils se fichaient d'écrire « comme il faut »