Le 21 mai 1864, dans la vallée de Krasnaïa Poliana, le grand-duc Michel Nikolaïevitch offrait un banquet pour célébrer la fin de la conquête du Caucase par la Russie tsariste, là même où les tribus circassiennes venaient d'être massacrées. Cent cinquante ans après exactement, en février 2014, s'ouvrent les XXIIe Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, dont une partie des compétitions se déroulent précisément à Krasnaïa Poliana. C'est là que Vladimir Poutine, en héritier de la Russie impériale, invite le monde entier à un nouveau banquet. Quel symbole !Car le Caucase est bien le lieu, pour Poutine, de l'affirmation de la force et de la grandeur de la Russie. La guerre en Tchétchénie, le soutien aux indépendantismes d'Ossétie du Sud ou d'Abkhazie, allant jusqu'à la guerre contre la Géorgie, et aujourd'hui les JO à Sotchi, ne visent qu'à replacer la Russie sur le devant de la scène internationale.Et, finalement, la trêve olympique de Sotchi pourrait rester dans l'histoire comme un nouvel épisode des interminablesconflits du Caucase, comme une façon de poursuivre la guerre par d'autres moyens en tâchant de sceller symboliquement lesvictoires du passé.Spécialiste de l'ancien espace soviétique, c'est à un véritable voyage au Caucase que nous convie Régis Genté, dans les pasdes grands dirigeants russes, des derniers tsars à Vladimir Poutine.