Danièle Sallenave retourne dans sa région natale, l'Ouest conservateur et clérical de l'Anjou, pour retrouver ce qui caractérisait l'éducation républicaine qu'elle y a reçue au milieu du XX e siècle par ses parents instituteurs. C'est une certaine idée de la république, forgée au XIX e siècle dans la retombée des révolutions, la contre-offensive catholique et les débuts de l'expansion coloniale. En revisitant les lieux familiers de son enfance, elle fait renaître les combats et les aveuglements d'une époque. Les symboles de la République, son école dressée contre le pouvoir de l'Église et des châteaux. Ses idéaux de justice, d'émancipation. Son combat pour le progrès. Mais aussi ses limites. Le lourd passé de la guerre de Vendée. La contradiction entre les principes républicains et la réalité coloniale. Son universalisme abstrait. Dans ce livre, l'autrice propose de faire « le pari généreux d'une république postcoloniale, consciente de ses fautes passées, ouverte aux différences. Une république sociale, placée sous le signe de l'églantine rouge, autrefois fleur du 1 er mai ouvrier, chassée sous Vichy par le muguet, fleur de la Vierge Marie. »