À l'image de La Peste de Camus, un virus invisible mais hautement contagieux, vient symboliser et stigmatiser une société malade de son chômage, de son économie, de ses élites, de ses institutions, de sa verticalité, sur fond de réactions et de manifestations citoyennes soutenues par l'opinion.La société civile s'est profondément transformée en quelques décennies, mais on s'est en général largement trompé sur le sens de cette évolution. Loin, très loin des clichés d'une société atomisée du repli sur soi, facilement manipulable. Avec l'entrée dans l'ère quaternaire, cette nouvelle société a développé une économie de la relation, du service, de la réciprocité, du «bon coin», de l'échange des connaissances et du bien commun qui sert de référence. C'est une articulation totalement nouvelle à laquelle le politique est resté sourd, ne répondant à aucune de ces aspirations à l'horizontalité, à une nouvelle citoyenneté et au renouveau démocratiqueFace au risque totalitaire, la société civile doit se repenser comme corps politique, fondement du contrat social, et s'engager dans ses propres organisations, les fameux corps intermédiaires. Pour recréer un espace commun et redonner sens à une citoyenneté partagée, sans laquelle la démocratie vire à la tyrannie.