De nos jours, à droite comme à gauche, tous semblent en appeler à l´État. À gauche ce sera pour réguler une finance folle ou domestiquer le capitalisme. À droite, pour garantir « l´ordre républicain » et assurer la sécurité. Même les libéraux pour qui les services publics coûtent toujours trop chers et veulent toujours moins d´État en appellent à lui quand il s´agit de défendre les grandes entreprises à l´étranger ou les soutenir, voir les sauver, en périodes de crises économiques. C´est à ce consensus que s´attaque ce court et stimulant essai. S´inscrivant dans une tradition de pensée marxienne, l´auteur rappelle que l´État moderne est indissociable du développement du capitalisme et qu´à ce titre il est la forme de domination d´une classe, la bourgeoisie, sur le reste de la société. Loin d´être un outil neutre au service de qui s´en emparerait, l´État est nécessairement un rapport de domination au service de la valorisation du capital, que ces dirigeants en aient conscience ou pas.