L'auteur est entré en philosophie avec un travail sur les rapports entre philosophie islamique et néoplatonisme à la Renaissance. Mallarmé et la parole de l'imâm s'insère dans cette démarche de rapprochement de voies d'inspiration apparemment divergentes, ici la poétique mallarméenne et ce qu'elle appelle la parole de l'imam. Mallarmé et l'imâm savent ce qui les sépare de Dieu ou de la poésie : c'est eux-mêmes. Le voile, symbole de la descente de l'Idée, devient le lieu de la conquête poétique du soi. A l'instar de l'imâm, le poète connaît le peu de valeur d'un sens découvert : entre le sens et la littérature, il y a l'Idée ou la subtilité de la musique. Cette alchimie du sens et de la littérature, c'est proprement de l'in-ouï, l'ampleur du vers mallarméen conjugué au vent naturel qui souffle dans la demeure d'Igitur, héros d'un conte qui s'adresse à l'Intelligence du lecteur qui met les choses en scène, elle-même, selon les mots du poète français luimême.Autre oeuvre de rapprochement, Les Noces d'Hérodiade. La noce ne dit plus la fusion, mais la condition phénoménale du monde et la vérité de l'intelligibilité. Le monde apparaît parce que la noce existe. Faceà- face ultime entre science de l'imâm et parole poétique : Hérodiade, nom divin, pierre précieuse, est indissociable d'une effectivité qui se traduit dans le verbe du prophète.
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GALLIMARD
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