Résumé
Frères humains, qui après nous vivez, / N'ayez les coeurs contre nous endurcis... Villon est le poète médiéval le plus connu. Il a été repris par les romanciers, les poètes, les chanteurs, les cinéastes... Pourquoi ? Villon, c'est une poésie du quotidien, ancrée dans une expérience à la fois personnelle et universelle. Par-delà les âges, tous les lecteurs entendent son appel, quand il chante la fragilité de l'existence et le caractère inéluctable de la vieillesse et de la mort (Mais où sont les neiges d'antan ? ). Ou encore dans sa vision radicale, matérialiste et profane, de la vie et de la mort, avec une mise en avant du corps étonnamment moderne : Je suis François, dont il me poise / Né de Paris emprès Pontoise / Et de la corde d'une toise / Saura mon col que mon cul poise. Ce qui frappe dans la poésie de Villon, c'est aussi son caractère autobiographique assumé : Villon parle de lui (Je, François Villon) et revendique tous ses excès.Par sa figure de mauvais garçon, on en a fait le premier poète maudit, rejoignant Rimbaud et Verlaine, ou encore Jean Genet. Comme eux, c'est un amoureux de Paris, du Paris nocturne des tavernes et des déambulations, où riches et pauvres, jeunes et vieux, hommes et femmes sont fondus dans une même mélancolie. La brièveté de son oeuvre (3 326 vers) et le mystère de sa disparition lui ont conféré une véritable légende.Il était temps d'accueillir Villon en Folio classique, et de dépasser la légende pour revenir à la beauté entêtante de sa poésie.