Ce recueil de contes irrévérencieux, oeuvre d'un des plus grands prosateurs de langue arabe, nous introduit par une porte dérobée dans l'univers des intentions cachées, des ruses ourdies dans l'ombre, des apparences masquées que le « malin » s'ingénie à déjouer en mettant à nu la suffisance des gens en place, l'hypocrisie des dévots qui campent à tous les étages du labyrinthe social. Ce malin se nomme Abou-Zayd chez qui le goût de la crapule et du travestissement est poussé à si haut degré qu'il semble incarner à lui seul toute la canaille de Bagdad et d'ailleurs.Ce livre vaut toujours d'être lu, d'autant qu'il nous permet de découvrir, avec un étonnement émerveillé, un visage insoupçonné de l'islam, lequel professait alors à l'ombre des minarets une philosophie amie de la beauté et des plus douces des libertés.