« Mon ombre sur les murs se superpose à toutes celles, amies, dont le soleil a projeté l'histoire. Et pourtant je pars sans regarder derrière moi, non pas soulagé mais comme désentravé. Je ne déserte pas ce territoire, où pendant quarante années j'ai écrit la totalité des dix mille pages publiées, parce que j'ai fini par comprendre que c'était lui qui m'avait quitté, abandonné. »Didier Daeninckx Il ne fait plus bon vivre dans certains territoires de la République, où le clientélisme, la corruption et le communautarisme semblent tenir lieu de politique municipale sur un tissu social atteint jusqu'à la trame. À l'échelon de la plus grande proximité supposée entre l'élu et le citoyen ne restent que des valeurs bafouées, des mots qui masquent l'inadmissible, le mépris pour tout destin collectif. Didier Daeninckx, qui naquit et vécut en ces lieux avant de se résoudre aujourd'hui à les quitter, ferme ici une porte sur la plus grande partie de sa vie, non sans avoir donné l'alerte sur la dérive en cours et le sursaut de justice qu'elle appelle.