0\n\nDes noms d'écrivains - Tzara, Crevel, Char, Péret... - traversent ces pages. Ceux pour qui le destin de l'art moderne reste une aventure exemplaire en tireront des renseignements de première main sur des créateurs comme Max Ernst et, au premier chef, Dalí, dont la singularité créera plus d'une lézarde dans les relations.\n\nLes simplifications de l'histoire littéraire et le voile d'effacement que l'Éluard de la seconde maturité a contribué à répandre sur sa période surréaliste tendent à faire oublier qu'il a donné à la poésie surréaliste son plus pur éclat, comme Breton l'a redit. Même si des malentendus passagers les éloignent parfois, les deux hommes se découvrent jusqu'en 1936 rassemblés dans une amitié fraternelle.\n\nDe cette amitié, l'un et l'autre mesureront rétrospectivement le caractère exceptionnel. Car les engagements révolutionnaires dictés par la même intransigeante passion conduisent peu à peu les deux hommes vers des choix opposés. Éluard conservera sa foi de jeunesse dans une fraternité humaine dont il trouvera l'incarnation dans le Parti communiste, alors que les yeux de Breton se sont dessillés lors des sinistres procès de Moscou. La chronique d'une amitié se fait alors celle d'une rupture."