Enterrant misérablement son père à quinze ans, le narrateur, sans ambition ni espoir, est décidément entré dans la vie par la mauvaise porte. Devenu à dix-sept ans employé de banque à la Comptabilité du Crédit Général, une société de crédit parisienne, il y expédie, chaque jour, servilement, une besogne identique à celle qu'il avait expédié la veille. Ce faisant, jusqu'à son enrôlement en juillet 1914, il observe ses collègues que les années de pauvreté et de frustration ont transformé en maniaques : Caillol, l'homme-orchestre, est obsédé par l'opéra, Potelet éprouve une joie sadique à placer dans les maisons de ses parents et amis des tableaux atroces qu'il peint dans cet unique objectif etc.. Revenu à la vie civile, il retrouve avec horreur le Crédit Général où l'attend une maigre promotion. C'est à ce moment qu'il trouve, dans une pile de documents bancaires, un chèque non perforé de 50 000 francs. Et s'il l'encaissait ?Si J'aurai un bel enterrement, paru une première fois en 1924, se fit remarquer par le poète russe Ossip Mandelstam en 1927 et par l'Abbé Louis-Bethléem en 1928, ce n'est pas du tout pour les mêmes raisons. Alors que le premier y trouve un livre « brillant et solide », doté d'un « fonds social profond », l'Abbé condamne la lecture - évidemment malsaine - d'une pareille « thèse antisociale » (Romans à lire et romans à proscrire, 1928).
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