Un siècle durant, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes ont été envoyés à la « guillotine sèche ». Rares sont ceux qui ont survécu à l'enfer du bagne, plus rares encore ceux qui ont pu le raconter. C'est le cas de l'anarchiste Clément Duval (1850-1935) qui, en 1887, proclame en cour d'assises le droit de se révolter et d'exproprier la bourgeoisie pour en finir avec l'exploitation. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, déporté en Guyane, il n'a de cesse, pendant les quatorze années passées aux îles du Salut, d'affirmer ses convictions anarchistes. Parvenu à s'évader après dix-huit tentatives, c'est à New York, où il est accueilli par des compagnons italiens, qu'il rédige ses mémoires.Ce texte est le récit de son quotidien de bagnard. Il y raconte la faim, la maladie, les humiliations mais aussi la résistance au système répressif et sa soif, jamais altérée, de justice sociale et de liberté.