Au retour de son troisième pèlerinage à Jérusalem en 1040, Foulques, comte d'Anjou, sentant sa fin venir, dicte à un jeune scribe ses mémoires en forme de lettre à sa première épouse, Lisabeth, épousée il y a plus de 40 ans et morte peu après dans l'incendie de leur château. Sa vie passée à guerroyer contre la Touraine, à combattre sans merci puis à chercher le pardon en construisant châteaux, églises et abbayes et en prenant le chemin de la Terre sainte, il la confesse à la seule femme qu'il ait aimée et rejetée pour adultère. Une remarquable évocation de la mentalité chevaleresque, du féodal livré à son hubris, tant sa toute-puissance lui permet de rivaliser avec la puissance divine, l'enfermant dans la chaîne infernale des passions, l'amour fou, la foi en Dieu, la cruauté, la violence, la vengeance, le repentir et le pardon.