En 1988, Patrick Le Bescont, photographe et éditeur des toutes jeunes éditions Filigranes, publie son premier livre Échos du silence. Paysage du Québec en mars. Il y invite le grand écrivain et poète franco-chinois François Cheng à être son complice et son premier regard.En 2018, Créaphis publie une reprise de ce livre, dans la collection Format PasseportCette nouvelle édition traduit en miniature une immensitéLes poèmes de François Cheng, d'une forme brève de quelques vers libres, sont une sorte de précipité. Les auteurs se font écho, s'accordent à distance, s'attachent à saisir les différentes nuances du paysage de fin d'hiver, traduites dans des gammes de gris et de blanc où sont parsemés des points noirs d'une encre profondeEntre ciel et fleuve, à peine visibles, une vie bien présente faite d'arbres, d'herbes, d'animaux et d'humains, de traces. Petits jalons posés comme des pointillés sur une page, les photographies sont aussi écriture de poésie par de petits signes calligraphiquesIl faudrait aussi pouvoir entendre ce livre. La voix murmurante de François Cheng fait aussi écho aux brisures, ruptures et craquements de la glace de ce Saint-Laurent en mars, au début de sa lumineuse débâcleLes poésies ont gardé leur force et leur précision. Attitude contemplative empreinte d'une leçon de philosophie du corps et du paysage. Une belle réflexion en écho aux photographiesDessinateur et ébéniste de formation, Patrick Le Bescont a construit lui-même sa chambre photographique en bois, de grand format. Dans ce voyage, il accomplit en artiste et en artisan une tâche et un chef-d'oeuvre initiatique.