Au moment où j'écris, je vis toujours dans cette porcherie qu'est la Chine, et je me languis de pouvoir nettoyer mon âme en profondeur. L'auteur de ces lignes, Liao Yiwu, signe le récit de quatre ans d'enfer dans les prisons chinoises. Sa faute : avoir écrit le poème Massacre à l'aube du jour où l'armée ouvrit le feu sur les étudiants de la place Tian'anmen. En prison, dit-il, j'ai connu le vrai visage de la Chine. Le visage des truands et des marginaux, des victimes et des bourreaux, des condamnés à mort que l'on vide de leur sang avant de les exécuter...