Résumé
À un an d'intervalle, Hélène, Anne et Émilie perdent leur mère, puis leur père. Entre les deux, David Bowie lui aussi tire sa révérence. David Bowie a eu, dans l'adolescence d'Hélène, la « soeur du milieu », une importance toute particulière, qu'elle avait complètement oubliée, qu'elle n'avait peut-être même pas mesurée mais qui lui saute aux yeux, aujourd'hui. Dans toute sa violence, dans toute sa réconfortante douceur. Alors, Hélène commence à raconter... Trois parties, trois décès, trois moments, comme les trois mouvements d'une même symphonie intime où la mort, très impalpable, se mêle à la vie très pratique puisqu'il faut s'occuper de ce qui reste (l'enterrement, les biens, les papiers, la succession...), le passé au présent à mesure que les souvenirs remontent à la surface, et où la tristesse flirte en permanence avec l'humour, parce que telle est la nature d'Hélène.Premier moment, au printemps 2015, la mort brutale de la mère, femme de caractère, femme terriblement exigeante... L'occasion pour la narratrice et ses deux soeurs, toutes trois aux alentours de la cinquantaine, de se retrouver le temps de régler la succession. Et, sous le coup de la sidération, de mesurer l'influence, comme l'héritage, et finalement l'amour de cette mère qui ne leur a jamais rendu la vie facileDeuxième moment, au printemps 2016, la mort du père, « malade immortel », redoutée depuis de longues annéesUne autre histoire - les parents divorcés depuis longtemps -, celle d'un homme adoré, « mon parent légitime, ma mère juive », comme dit Hélène, un grand humaniste auquel « rien de ce qui est humain n'était étranger » et qui se révèle endetté, irresponsable, et bien plus mystérieux, voire problématique, qu'on ne l'imaginaitTroisième moment, le 10 janvier 2016, la mort du chanteur David Bowie, sorte de madeleine de Proust qui renvoie la narratrice à son adolescence, lui permettant d'identifier clairement ce que la perte de ses parents signifie avant tout : le besoin irrationnel de ses soeurs, les seules à partager la même enfance, les mêmes parents, les mêmes souvenirs. Ses antipodes de la solitude.