C'est maintenant officiel : le nucléaire n'est plus « compétitif ». Il n'offre plus de réelles perspectives de profit commercial en tant que source d'électricité. Westinghouse, le géant américain du secteur, vient d'ailleurs de faire faillite, et les constructeurs français sont en train de lui emboîter le pas. Malgré cela, l'État nucléaire français se comporte comme si de rien n'était. Et pendant que les énergéticiens spéculent sur les vertus de la transition, les fermetures de réacteurs sont partout différées, la voiture électrique installe ses bornes dans les campagnes. Le nucléaire est propre, net, rentable, il sauvera le climat, qui le sauvera en retour. Pourtant, en y regardant de plus près, les infrastructures nucléaires semblent particulièrement inadaptées à la violence des nouveaux phénomènes climatiques. Vulnérables aux épisodes de sécheresse, d'inondations, de tempêtes, elles risquent la perte de refroidissement à chaque coupure d'alimentation électrique. Dans le même temps, elles ont absolument besoin d'être situées à proximité d'importantes réserves d'eau, ce qui n'arrange rien. Le climat, dans son état actuel d'instabilité, est foncièrement antinucléaire.