Résumé
Le mouvement inédit des Gilets jaunes a levé le voile sur une réalité que vivent plus de 9 millions de Français. Comment s'en sortir quand, enfant, on est nourri aux colis alimentaires et privé de vacances ? Comment faire avec cette misère qui colle à la peau à chaque étape de la vie ? La pauvreté se transmet-elle inexorablement ?Loin de se contenter des minima sociaux que peuvent apporter notre société, loin des clichés véhiculés sur la pauvreté par nos élites, Claire Lajeunie a souhaité raconter la réalité de ces familles pauvres. Pour rendre compte de cette réalité sociale, elle a suivi Matéo, 12 ans, Sébastien, 32 ans, Erwan, 45 ans, Isabelle, 54 ans et Marianne, 64 ansMatéo, 12 ans, vit à Angers dans une famille recomposée. Sa maman ne travaille pas et son beau-père est saisonnier. Ils mangent grâce aux colis alimentaires du Secours populaire. Malgré les aides et les petits boulots, ils n'ont plus rien sur leur compte le 1er du mois. Sébastien, 32 ans, né dans une famille modeste, vit avec moins de 50 euros par mois. Étudiant brillant, il décroche un poste de chef de service dans le médico-social, mais sera licencié en 2015 à la suite d'un burn-out. Il s'inscrit ensuite à Science Po. Il appartient à cette génération surdiplômée et sacrifiée. Erwan, 45 ans, est kiosquier à Paris depuis 22 ans. Il peine à gagner un SMIC pour 70 heures par semaine et survit grâce à sa compagne et sa mère, qui lui envoie des chèques pour payer les traites de sa maison. Isabelle, 54 ans, touche le RSA (460 euros). Pour gagner de l'argent, elle vend des bougies sur le marché et fait des ménages. Marianne, 64 ans, vit à Tourcoing avec son mari. Après avoir gagné beaucoup d'argent comme gardienne à Paris, elle s'est retrouvée ruinée et surendettée. Avec la retraite de son mari et sa pension d'invalidité, il leur reste moins de 300 euros pour survivre chaque mois.