« Dans La Vache, il y a le monde d'Innerwald, ce havre qu'est l'étable, où, ballottées par les saisons, vivent et rêvent les vaches de Knuchel que nous apprenons à connaître, à reconnaître, à caresser du regard. Et puis il y a le monde social, celui des cafés où les poings s'abattent tandis que les chopes s'élèvent, où jalousies et mesquineries se tressent autour de la peur de l'étranger. Enfin, il y a le monde de l'abattoir, auquel est dévolu un chapitre sur deux, situé à sept ans du temps des pâturages. Deux traits saillent au fil des pages, qui reviennent et finissent par se mêler : xénophobie, abattage.Roman réaliste ? Récit champêtre assorti d'une critique sociale ? Vie d'une vache ? Comment décrire la sanglante odyssée de Blösch et la descente aux abattoirs d'Ambrosio ? S'il y a réalisme dans ces pages irradiées d'une minutie sensible au moindre détail, c'est un réalisme de la chair, de l'incarnation. »