Le mot de l'éditeur : Aujourd'hui débute de façon contemplative. Sapho est à Rome, en résidence à la Villa Médicis. Elle découvre la ville derrière « les pins parasols à coiffure romantique ». Mais tandis que « filent les nuages couleur de vent », le monde bruisse à sa porte. « Mon aujourd'hui n'est pas ton aujourd'hui », écrit-elle. Et l'on comprend que les « dizaines de milliers de secondes » qui s'égrènent génèrent autant d'aujourd'hui qu'il y a d'êtres humains occupés à vivre en même temps. La quiétude des lieux est alors troublée par le bruit de fond de la télé et le télescopage des pensées, avant que l'évocation des attentats perpétrés à Paris le vendredi 13 novembre ne fasse exploser le présent dans un fracas. Devant son clavier, Sapho tente de figer les 24 heures d'une vie en prise avec le temps. Un texte électrique, halluciné, qui secoue la langue de sa torpeur.